De la forêt à la lande...
Certains écrit du début du siècle concernant les temps préhistoriques nos attestent qu'à cette époque, les Mauges étaient recouvertes par une « exubérante » et impénétrable forêt. Dans un passé plus récent, des archives administratives du XVème siècle renforcent cette hypothèse en nous permettant d'établir une carte précise des boisements de cette époque.
En 1450, la forêt de la Foucaudière, les Bois Vaireux et la Forêt de Leppo formaient en effet une ligne forestière à peu près continue. A partir de cette époque, les défrichements s'intensifièrent et la ligne forestière devint des massifs ; les défrichements furent encouragés par la reprise de la construction de bâtiments à Nantes et à Ancenis, ainsi que par la multiplication des poteries et des fosses à charbon. Les conséquences furent importantes sur les massifs forestiers qui régressèrent considérablement.
Depuis la fin du XVIII ème, les surfaces boisées diminuèrent encore puisque 460 ha de landes et 220 ha de forêts furent mis en culture entre 1830 et 1870 dans l'intervalle CHAMPTOCEAUX - ST REMY EN MAUGES. Les landes du Fuilet en sont une zone témoin restée en l'état grâce à l'action des potiers. Ces landes proviennent de l'abandon de terrains par les potiers du Fuilet suite à l'extraction de l'argile ou de la mise en jachère de zones de cultures des paysans potiers pour que les ressources minérales du sol se reconstituent.
En Anjou, les formations de lande sont normalement temporaires et évoluent en se boisant. Au Fuilet, leur maintient a pu être assuré grâce à l'action des paysans potiers, auteurs de leur entretien et d'une création constante de milieux pionniers. Les trous creusés pour récolter l'argile, le fauchage de la molinie pour la litière, l'utilisation du bois pour chauffer les fours (10 stères en moyenne par fournée), le pâturage par le bétail chargé du transport de l'argile... sont autant d'actions involontaires qui ont assuré la pérennité de la lande.